Séjour aux Bouillouses
Tout commence par une froide journée d'hiver, la plus appréciée des enfants mais pas que... Oui nous sommes le jour de Noël 2015, la cérémonie de remise des cadeaux a déjà débutée depuis un moment lorsque Lolo offre à Pep's et moi, le tant désiré sésame ! Pour la troisième année consécutive nous allons nous retrouver aux Bones Hores pour trois jours de pêche !!
Mercredi 29 Juin 2016, une fois n'est pas coutume, ce matin Eva n'est pas allée à l'école. Céline ne travaillant pas les Mercredis, c'est avec plaisir que je profite de mes chéries une petite heure avant mon départ.
09H00, Comme prévu dans le planning de la journée, me voilà au volant de la voiture en direction de Jacou afin de récupérer Pep's.
09H50, Arrivé à la maison familiale je tombe sur le visage amoché de Maman qui n'a rien trouvé de mieux que de chuter sur la route ce matin... Heureusement plus de peur que de mal et nous pouvons quand même continuer l'aventure.
11H30, Coursan se dévoile, nous nous garons devant chez Lolo chez qui nous allons manger avant de partir pour de bon vers ces trois jours de pêche qui nous attendent depuis six mois ! Un petit repas avec Karine et sa maman ainsi que les enfants. Pep's et moi profitons de l'occasion pour offrir à Lolo son cadeau d'anniversaire, en avance soit, mais la canne à mouche qu'il découvre se devait de l'accompagner lors de ce séjour. Il en est ainsi de même pour sa quinzaine de vacances en Ariège. Airflo Journeyman Travel 9' soie 5/6 en sept brins, ce qui fait un encombrement de cinquante quatre centimètres seulement, une fois pliée dans son tube de rangement. Tout ce que recherche Lolo qui adore partir en randonnée à pied ou à vélo avec sa canne sur le dos.
13H30, Il est temps de prendre la route des Bouillouses, en passant par Campagne-sur-Aude où nous attends un magnifique parcours no-kill.
15H30, La route fût longue car gagnés par l'impatience nous n'avons plus le recul nécessaire pour relativiser.
15H50, Nous sommes enfin équipés. Il nous faut plus de temps qu'à l'accoutumé car pour l'instant tout le matériel et l'habillage de pêche sont bien rangés au fond du coffre.
16H00, Cette fois-ci le séjour pêche commence réellement. Nous descendons la rivière calmement à la recherche du moindre gobage. Pep's s’arrête rapidement, alors qu'avec Lolo nous descendons quelques mètres plus bas. Pep's fût le premier à ouvrir le bal quand il crût apercevoir un gobage quelques minutes plus tôt. Malheureusement ces quelques coups de lignes furent sans suite. Nous ne faisons pas mieux avec Lolo. Les premiers postes prospectés restent improductifs. Alors que nous cherchons un passage pour traverser du haut de la berge, Lolo aperçoit un joli courant qui lèche celle-ci juste sous nos pieds. Il n'en faut pas plus pour le motiver et lui faire sortir de la soie...enfin de la soie, je ne sais pas si dans l'état dans lequel elle se trouve, on peut encore la nommer ainsi...
Bref... Lolo se tient prêt, il réalise deux passages un peu courts, mais sur le suivant le gobage est bien là. Malheureusement le ferrage lui, est manqué. « Oh la belle ! » me dit-il. « Je ne l'ai pas piqué elle va peut-être revenir ? » se motive t-il. En effet, après un deuxième passage sans draguage, celle-ci prend à nouveau la mouche. Ferrage !...Dans le vide ou presque, cette-fois ci elle s 'est piquée, mais pas assez.
Remotivés par cette aventure, remotivés aussi par les explications de Pep's que nous venons de rejoindre nous narrant la prise d'une belle Fario de vingt-cinq centimètres ainsi qu'une plus petite, nous pêchons chaque veine d'eau avec plus d'assiduité. Pep's attrape de nouveau une petite truite à quelques mètres de nous, ici la rivière est assez large pour pêcher à trois. Lolo s’essaie sur un courant qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui qui vient de lui donner ses premiers frissons. Arc bouté sous les branches, il essai tant bien que mal de poser sa mouche le long de la berge. La difficulté est vraiment réelle, tellement bien que je n'ai même pas voulu m'y frotter.
C'est à ce moment là que Pep's en profite pour piquer un superbe poisson dans notre dos. Je cours filmer la scène, c'est un Ombre magnifique de plus de trente centimètres. Le courant dans lequel il vient de le prendre est sublime, gracieusement il me laisse finir celui-ci. Troisième passage, juste à la rencontre de deux veines d'eau, alors que mon sedge passe très lentement, je vois monter un poisson énorme...et le refuser. « Pouh ! Le gros qui vient de me le refuser ! » A ce moment là je pense que c'est un Ombre. Je n'en démord pas, après un cinquième ou sixième passage, le gobage est enfin là. « Pendu !! », la canne plie, le poisson file vers l'aval, je contre en douceur et je l'aperçois remontant cette fois le courant. C'est une très belle Fario, l’épuisette est de sortie car je ne veux pas la perdre avant d'avoir vu de plus près sa belle robe. Le combat tourne en ma faveur et je peux admirer cette magnifique Fario de plus de quarante centimètres. Heureux comme un pape, je laisse finir le courant à Lolo qui n'aura malheureusement pas notre chance.
Sur le dernier grand courant qui coule sous le pont, nous apercevons de nombreux gobages d'Ombres, ou plutôt que nous attribuons à des Ombres, car après vingt ou trente minutes passées a essayer de les faire monter, nous restons bredouilles.
18H45, il est temps de plier et de ranger cannes et tenues de pêche pour se rendre aux Bones Hores, hôtel du lac des Bouillouses, dans lequel nous attends un bon repas.
Il nous reste presque deux heures de route, et à part une toute petite halte sur le pont du centre-ville, pour apercevoir quelques belles truites se promener, rien ne nous arrête. Pas même d'ailleurs ce panneau route barrée que nous rencontrons en pleine montée vers Formiguères, et qui va nous donner quelques frissons. Si nous avions du faire demi-tour à cet endroit là, nous n'aurions jamais pu être à l'heure pour le service du soir.
20H50, Comme prévu dans l'estimation de Lolo, nous voici devant l'hôtel. Les affaires vite déposées dans les chambres, nous voici attablés pour déguster une salade verte et ses lardons en entrée suivi d'un saumon cuit sur son lit de taboulet. Une petite assiette de fromage viendra clôturer mon repas, alors que Pep's et Lolo se laisseront tenter par un dessert.
Jeudi 30 Juin 2016
07H00, Le réveil se met a sonner, Lolo est déjà douché et cela fait dix minutes que je m’éveille lentement.
07H30, Douché à mon tour, nous récupérons Pep's à sa chambre (305), qui jouxte la notre (306), et descendons prendre le petit déjeuner.
08H00, Le planning de ce matin ce décline ainsi, pêche du lac Nègre d'en bas pour Lolo et moi, alors que Pep's lui, pêchera le lac des Bouillouses. Rendez-vous est donné sur la Têt, que nous pouvons rejoindre par un chemin de randonnée, quelques kilomètres plus bas.
Le temps est pour l'instant clément avec nous, il manque toutefois un peu d'ensoleillement ce qui ne nous permet pas de repérer les truites en maraude sur les bordures du lac. Avec Lolo nous avons un technique de pêche toute particulière pour ces lacs. Après de longues observations sur notre premier séjour, nous nous sommes aperçu que les truites faisaient toujours le même cheminement et gobaient ça et là au petit bonheur la chance de ce qu'elles rencontraient sur leur circuit. C'est pourquoi nous les cherchons du regard puis une fois passées devant nous, nous en profitons pour poser la mouche sur leur parcours et attendons patiemment leur retour. Drôle de façon de pêcher à la mouche vous allez me dire ? c'est vrai, mais tellement efficace !
Pourtant la première repérée ce matin a une attitude vraiment différente de ses congénères. Elle reste postée sans bouger en attendant que des libellules passent au dessus de sa tête pour essayer de les attraper en sautant hors de l'eau. Tirage au sort effectué avec une pigne de pin, me voilà en position pour lui présenter mon éphémère. Oui mais voilà, Miss libellules, comme l'a surnommé Lolo, ne veut rien savoir. Après avoir passé plusieurs mouches, qu'elle dédaigna aussi bien l'une que l'autre, nous abandonnons la partie et passons à la suivante.
09H30, Quelques mètres plus loin nous observons le manège tant désiré d'une belle Fario. Cette fois-ci c'est à Lolo de la tenter. Après un premier essai infructueux, nous voyons, ou plutôt devrai-je dire je vois, la truite revenir vers sa mouche. Oui cette pêche est toute particulière, l'un pêche à l'aveugle et le deuxième observe le cheminement des truites pour prévenir. Le gobage est franc tout comme son ferrage. La truite se débat, donne tout ce qu'elle peut, mais elle n’échappera pas a sa petite photo avant de rejoindre le lac. Un beau poisson de plus de trente centimètres pour Lolo.
11H30, Malheureusement les conditions météorologiques se dégradent très rapidement, le tonnerre se fait entendre alors que les premières gouttes perforent la surface du lac. Équipés de nos imperméables nous attendons sagement que passe ce premier gros nuage. Une petite éclaircie d'une demi-heure nous permet de reprendre la pêche.
12H10, Juste le temps qu'il me faut pour repérer une truite en maraude, poser la mouche....et l'attraper. C'est une jolie Fario de vingt-huit centimètres.
« BROOM !!! », cette-fois ci le deuxième orage est là, nous essayons de regagner le point de ralliement où nous attends Pep's, mais les chutes de grêlons nous obligent a faire des haltes à couvert.
13H00, Nous voici à la voiture. Une petite accalmie nous permet de manger dehors, à un abri de bus et non au bord de l'eau comme nous l'espérions car le ciel est encore trop menaçant.
13H45, Nous nous dépêchons d'aller au bord de l'eau quelques kilomètres plus haut. Lolo en profite pour monter et tester quelques minutes sa nouvelle canne à mouche. La pluie refait maintenant déjà son apparition, nous décidons de nous garer au bord de l'eau afin d'observer d’éventuels gobages pendant que nous restons abrités dans la voiture.
14H15, Nouvelle accalmie, nouvelle sortie. Pep's s'essaie au niveau de la voiture pendant qu'avec Lolo nous tentons notre chance un peu plus en amont.
14H30, L'orage est sur nous une nouvelle fois. Nous sommes sommés par les éléments de nous abriter une nouvelle fois. Sous un couvert végétal épais, au bord de la route, nous attendons avec Lolo une nouvelle éclaircie. Oui mais voilà, cet orage est bien plus gros que les précédents et nous préférons regagner la voiture.
17H30, Deux heures et demi plus tard, après une bonne sieste pour moi et quelques franches rigolades dans la voiture, le temps nous permet une nouvelle sortie. Le problème est qu'avec toute cette pluie, la rivière s'est salie. Elle est maintenant impêchable en sèche.
18H15, Nous laissons la voiture à l'hôtel, équipés nous descendons sur le lac des Bouillouses qui sera notre solution de repli pour ce soir. Nous ne l'avons jamais pêché, suivant le sentier qui le borde nous tentons notre chance ici et là. Un ou deux gobages viendront nous titiller mais dans l'ensemble c'est le calme plat. Seul intérêt de cette petite promenade c'est la rencontre avec un pêcheur du coin qui nous tuyaute sur de nouveaux lacs et parcours de la Têt que nous ne connaissons pas et qui feront c'est sur, l'objet d'une prochaine sortie lors d'un nouveau séjour !
19H30, Le meilleur coup du soir à faire est à la table du restaurant, le quart de finale « Pologne-Portugal » devrait ramener tout le monde plus tôt à l'hôtel, c'est pourquoi nous regagnons nos chambres rapidement avant d'aller manger.
20H00, Ce soir au menu nous avons potage de potiron en entrée et lasagnes à la salade verte en plat de résistance. Après ce bon repas il est temps pour Pep's de se relaxer les jambes devant la télé, pendant qu'avec Lolo nous ne pouvons nous empêcher d'aller voir si quelques gobages ont fait leur apparition sur le lac.
20H45, Pas la moindre activité. Il ne nous reste plus, nous aussi, qu'a nous asseoir devant la télé.
23H00, Le quart de finale en est à la fin du temps réglementaire et pour moi il est temps d'aller se coucher tant ce match est soporifique. Lolo tentera de lutter jusqu'à la fin des prolongations alors que Pep's aura le courage de suivre la séance des penalties.
Vendredi 01 Juillet 2016
07H00, Comme la veille, le cérémonial est identique avec la prise du petit déjeuner ainsi que le plan de bataille de la matinée. Seul différence, Pep's pêchera la Têt en nous attendant au point de rendez-vous qui est fixé à midi.
09H00, La randonnée des lacs commence. Le temps est très ensoleillé pour le moment. Il nous faut trente minutes pour rejoindre le lac Nègre d'en bas.
09h30, Miss libellules est toujours là, toujours omnibulée par ces libellules bleues qui virevoltent au dessus d'elle, toujours aussi peu disposée a goûter à nos artificielles. Aujourd'hui nous voulons tenter de faire le tour complet du lac, car il reste une partie encore inexplorée lors de nos sessions précédentes. Nous observons beaucoup moins de truite en maraude que les autres années ?
10H00, Enfin je repère un gobage et une truite qui fait son petit chemin... C'est à Lolo de se mettre en place. L'approche se fait pendant qu'elle s'est éloignée, caché derrière un arbre, il pose sa mouche. Après avoir attendu quelques minutes sans résultats, il lance de nouveau quelques mètres plus au large. Cette fois-ci la truite reviens rapidement pour prendre la mouche. Ferrage ! ...enfin presque, la canne vient de heurter la branche placée juste au dessus de sa tête et empêche le fil de se tendre rendant ainsi le ferrage complètement inefficace. Divisés entre la rigolade et le désarroi nous préférons reprendre notre chemin afin de passer à autre chose.
Les truites sont toujours aussi peu nombreuses. Un peu lassés, nous en arrivons a confondre le bruit du claquement des vaguelettes sur la bordure avec des gobages monstrueux...
10h45, Sur la partie du lac encore inexplorée, nous observons le manège d'une jolie Fario. C'est à mon tour de la tenter. L'approche n'est pas simple du fait que nous sommes très en hauteur dans un espace dénué de tout arbre, seul un gros rocher peut me servir de cache afin de me positionner. En position, d'un revers bien maîtrisé, une fois n'est pas coutume, je pose ma mouche juste sur son parcours. L'attente n'est pas très longue. Lolo qui filme toute la scène, m'alerte du retour de la truite : « Elle arrive !...elle l'a vu !...elle monte !... Attention ! » me dit-il. « Pendu !! », voilà ma réponse ! Le combat est de courte durée, la truite se trouve rapidement dans mon épuisette. Malheureusement lors de la photo souvenir celle-ci m’échappe des mains et glisse au milieu des rochers. Coincée mais toujours piquée par la bouche, je réussi à la récupérer tant bien que mal afin de réaliser un no-kill qui ne restera pas dans les annales.
11H15, Nous sommes sur la fin du parcours autour du lac quand nous apercevons un dernier poisson à tenter avant de prendre le chemin vers le point de rendez-vous. Malheureusement pour Lolo cette-fois ci la truite sera plus maligne que nous et ne se fera pas prendre à notre petit manège.
12H10, Nous retrouvons Pep's qui a fait quelques jolis poissons sur la Têt ce matin. La rivière a retrouvé une très belle coloration, elle sera donc notre destination pour les quelques heures de pêche qu'il nous reste.
12H25, Assis sur les berges de la Têt, nous mangeons notre casse-croûte en observant avec la plus grande attention la surface de l'eau.
12H40, Alors que Pep's et Lolo finissent de manger, je m'essaie sur une petite truite repérée plus tôt. Aussitôt posée, aussitôt attrapée. Les deux heures qui suivent sont un festival de prises de petites truites sur ce parcours de la Têt.
15H00, Le séjour touche à sa fin. Les cannes sont pliées, les affaires rangées tant bien que mal, il est temps de prendre la route du retour.
Encore de magnifiques souvenirs, des images plein les yeux, mais aussi de belles vidéos qui permettront de passer les longues soirées d'hiver. Nul doute que la quatrième édition sera toute aussi excitante avec la découverte de nouveaux parcours et paysages de montagnes.
Fin
